jeudi 14 mars 2013

Goodbye Singapore


A l’occasion de notre dernière soirée, nos « buddies » et nos hôtes nous ont concocté une soirée mémorable. Au menu, plusieurs types de légumes, du bœuf et du chevreuil au gingembre, du tofu, des crevettes croustillantes, du riz et finalement… du "chili crab", la spécialité nationale. 


Chili Crab
Nous avons offert des petits cadeaux de la Suisse et avons reçu en retour un mot personnalisé à l’attention de chacun d’entre nous. Cette soirée était en riche en émotions et les adieux à l’aéroport s’annoncent d’ores et déjà difficiles.

Nous terminerons ce séjour officiellement en fin d’après-midi par une présentation de nos expériences et nos observations à nos hôtes et aux personnes responsables de cet échange.

Une telle aventure est une source d’enrichissement indéniable tant sur le plan professionnel que personnel. Nous espérons que l’échange avec Singapour se pérennisera et nous le conseillons vivement à tout étudiant enthousiaste et curieux.  


Finalement, un GRAND MERCI à vous tous de nous avoir suivi et soutenu par le biais de vos vues et commentaires !

Avec Sunil et Tony, nos responsables du voyage

Joann et Claire, deux de nos "buddies"

ShuHuey, une de nos buddies

Joann, Claire et Bryan

Le groupe suisse

Nous et nos Buddies

Fangqi 

Et une dernière.... pour la route

lundi 11 mars 2013

Singapour en images...

Île de Sentosa, où nous avons pu profiter de la plage 

Visite d'un hôpital avec des étudiantes japonaises également en échange à Singapour
  
La fameuse rue des grands magasins, Orchard Road

ArtScience Museum

Marina Bay et l'incroyable architecture de son hôtel

Petit moment de nostalgie avec le Marché Suisse!!!

Promenade dans Gardens By the Bay

Gardens By the Bay

La Grande Roue

dimanche 10 mars 2013

Programme de prévention et de promotion en Santé Communautaire à Singapour


Dans le cadre de notre de visite de l’hôpital Tan Tock Seng, nous avons découvert un programme de santé communautaire instauré au vu du nombre croissant de la population âgée à Singapour.

Ce type d’intervention vise à maintenir et à favoriser l’autonomie à domicile des personnes concernées. Une équipe soignante composée d’infirmiers, de médecins et de physiothérapeutes se rend spécifiquement dans les HDB (Housing and Development Board, sorte de logements sociaux) afin de proposer des activités et des exercices physiques. D’une part, cela permet de promouvoir les échanges sociaux et, d’autre part, de développer une observation clinique et de fournir des conseils en terme d’hygiène de vie.

Ainsi, l’équipe soignante se déplace dans un HDB pour présenter le projet à l’ensemble des locataires au cours d’un repas offert aux résidents. Les personnes intéressées suivent ensuite les activités proposées pendant une durée de trois mois. Durant cette période, les soignants désignent un « leader » parmi les participants afin que celui-ci pérennise les exercices au-delà des trois mois et promeuve les conseils en santé. C’est lui qui garde contact avec l’équipe soignante par téléphone afin d’assurer une continuité des soins. L’un d’eux consiste à maintenir une communication entre les habitants et à  diminuer les risques d’isolement : par exemple, il s’agit de signaler sa présence par l’ouverture de son volet le matin, à défaut de quoi il faut s’inquiéter de la personne.

Sachant qu’en Suisse la problématique de la population vieillissante est également préoccupante, ce programme nous paraît très attractif et pertinent. En effet, nous y trouvons plusieurs avantages :
  • ·      Les personnes âgées, souvent seules, sont rassurées de sentir une présence bienveillante.
  • ·  Elles sont sollicitées directement sur leur lieu de vie, ce qui peut faciliter leur adhésion au programme.
  • ·   Ces activités et ces conseils sont garants du maintien des fonctions physiques et du bien-être psychique (maintien des liens et insertion sociale).
  • ·       La personne « leader » est investie d’une responsabilité et d’un sentiment d’utilité.


Un tel projet, chez nous, pourrait retarder l’entrée en institution… ABE !!!

vendredi 8 mars 2013

Quelques cours de soins infirmiers à la NUS



Les étudiants de dernière année étant en session d’examens, nous suivons actuellement des cours de première et deuxième années. Nous avons découvert que certaines de nos références sont communes et que notre psychologue national, Jean Piaget, se voit écorcher son nom par des étudiants asiatiques. Si le fond est semblable, les moyens pédagogiques à disposition le sont moins. Vidéos et utilisation de matériel électronique sont beaucoup plus fréquents et permettent une intégration rapide de la physiopathologie. Cependant nous avons trouvé le contenu des cours moins complet, ce qui demande aux étudiants d’aller chercher les explications par eux-mêmes.

Suite à un cours magistral concernant les traitements anticancéreux donné par un pharmacien, nous avons remis en question notre système d’apprentissage de physiopathologie et pharmacologie en Apprentissage Par Problème (APP). Si l’intégration des données et la discussion lors de ces séances sont appréciées, la base théorique concernant ces deux domaines nous manque. Pourtant, si ce cours nous a permis de recevoir des informations objectives, le système APP permet lui d’échanger et de compléter nos données entre étudiants.  Nous regrettons donc le peu de cours magistraux dans notre programme, ce que nous avions déjà mentionné à nos professeurs.

Attitude estudiantine

Dès notre premier cours magistral, nous avons remarqué le peu de participation des étudiants. Lorsque nous avons essayé de poser des questions ou de faire des critiques, nous avons senti une certaine résistance auprès des professeurs. Un enseignant a même relevé la différence d’attitude en cours entre les étudiants singapouriens et notre groupe, certes avec une pointe d’humour. La culture asiatique mettant en avant le respect de la hiérarchie s’est ici heurtée à ce qui était pour nous une manière de montrer notre intérêt pour un cours. Ces comportements sont-ils liés à la culture, le pays, la politique ?
Lors des cours en sous-groupes, les étudiants sont par contre poussés à faire part de leur opinion. Nous avons suivi un débat où les élèves, divisés en deux groupes, présentaient les arguments cherchés au préalable pour et contre l’avortement. Nous nous trouvions (enfin) face à des étudiants qui se positionnaient sur un sujet, le tout étant toujours encadré par un professeur.


Les soins infirmiers au quotidien


Conditions de travail

Une infirmière à Singapour gagne environ 2000 $ Singapourien par mois. Elle travaille en moyenne 160h/mois et 5 jours/7. Il existe plusieurs tranches horaires qui sont divisées en trois : le matin (7h-15h30), l’après-midi (13h30-22h) et le soir (21h-7h). Les vacances annuelles comptent 21 jours.

Code vestimentaire

Les deux hôpitaux visités ont des tenues vestimentaires différentes mais les cahiers des charges des différents groupes professionnels sont les mêmes.
Voici, par exemple, dans l’Hôpital de la National University of Singapore (NUS), les diverses tenues :

·      1er : nurses managers / clinicians / nurse educators. Cela comprend les infirmières cliniciennes, managers et « praticiennes formatrices ». Les étudiants infirmiers ayant effectué la 4ème année de recherche sont encouragés à poursuivre dans cette voie.
·      2ème : senior staff nurses. Cela comprend les infirmières ayant suivi des formations supplémentaires et/ou un master. De plus, elles cumulent plusieurs années de pratique. Nous pouvons les distinguer à l’aide de deux lignes bleues sur leurs manches.
·      3ème : staff nurses. Ce staff comprend le personnel infirmier, ayant 3 ou 4 ans d’étude. Notons que celles qui ont suivi la 4ème année sont plus payées (300-400$/mois de plus) mais elles ont le même cahier des charges. Nous pouvons les différencier par la ligne bleue sur leurs manches.
·      4ème : assistant nurses, c’est-à-dire les aides-infirmières. Elles ont une formation de 2 ans. Les soins techniques se limitent pour elles à la prise des signes vitaux.
·      5ème : health care assistant qui est similaire à l’aide-soignant. Il a une formation de 3 à 6 mois. Les soins techniques ne lui sont pas autorisés.


Les visiteurs et les patients peuvent savoir ainsi à qu’ils s’adressent. Nous trouvons ce système d’affichage judicieux et utile.


Vision de l’infirmière

Nous nous sommes intéressés à l’image de la profession infirmière auprès de la population singapourienne. Pour cela, nous avons interrogé des étudiants, des professeurs et des infirmières. Toutes les réponses récoltées convergent dans le même sens: les infirmières sont davantage perçues comme des exécutantes et sont peu reconnues socialement. Cependant, les mentalités changent en même temps que la profession et évoluent positivement.  Bien que la hiérarchie médecin-infirmier persiste, elle tend à diminuer chez les nouvelles générations. Nous pouvons poser ce même constat en Suisse. En effet, nous sommes, tout comme Singapour,  en phase de transition.




Environnement professionnel

« Do not disturb » : Suite aux nombreuses erreurs d’administration médicamenteuses, l’infirmière responsable de contrôler les médicaments porte un gilet rouge où il est inscrit « Ne pas déranger ». Ainsi, elle n’est pas dérangée et peut effectuer son travail sans interruption. Nous nous sommes tout de même posés la question quant à l’efficacité de cette mesure, et il semble que les erreurs soient diminuées. Pour nous, c’est une grande découverte, même si, au début, nous en avons été un peu étonnés. Après avoir discuté, nous trouvons ce système pertinent et adéquat. En tant qu’étudiants, nous remarquons également que nous sommes souvent dérangés lors de la préparation des médicaments ou lorsque nous remplissons les dossiers. Ce système permet de se concentrer lors de ces actes : nous votons donc pour !

Informations sur le patient : Le nom du patient, du médecin et le régime alimentaire se trouvent sur une plaquette affichée à côté de la porte de la chambre. Nous trouvons pertinent de mentionner ces informations. Toutefois, nous avons remarqué qu’en Suisse, sur nos différents lieux de stage, l’affichage du nom du patient est controversé, certaines institutions souhaitant garantir l’anonymat. Nous trouvons des points positifs comme négatifs à identifier le patient. Par exemple, il est utile pour le personnel soignant de s’assurer que c’est la bonne chambre et le bon régime alimentaire. Cependant, la confidentialité n’est pas maintenue lorsque des visiteurs viennent trouver leurs proches et lisent les noms sur les autres portes. De plus, le fait de ne pas mettre le nom sur la porte peut favoriser les contacts entre l’équipe et l’entourage, puisque celui-ci s’adresse aux soignants afin de se rendre dans la bonne chambre.

Ces informations sont répétées sur une plaquette au lit du patient. De plus, elles nous renseignent sur le degré de risque de chute et la langue du patient. Cette dernière précision nous semble appropriée au vu du contexte multiethnique.

Panneaux et affichages : tout au long de nos visites, nous avons pu observer de nombreux panneaux et affichages explicatifs et préventifs, comme par exemple pour les chutes, la désinfection des mains, les droits et responsabilités du patient, les codes vestimentaires du personnel. En Suisse, il nous semble que les visiteurs et le personnel sont moins souvent sensibilisés à ces différentes mesures.







Prévention des chutes

Nous souhaitons souligner le programme de prévention des chutes observé dans les deux hôpitaux. Nous avons été subjugués par les moyens mis en place pour la sécurité des patients à risque, particulièrement la population âgée. Le risque de chute s’évalue quotidiennement par l’utilisation d’une échelle semblable dans sa forme à l’échelle de Braden. Le score obtenu détermine le protocole mis en place. Nous avons ainsi vu, pour chaque  patient concerné, un pictogramme devant la chambre et au dessus du lit ainsi qu’un bracelet fluorescent au poignet signifiant au personnel et aux visites le risque existant. Un poster explicatif des actions possibles (voir photo) sensibilise les acteurs concernés.

Suite à notre émerveillement, les interlocuteurs des deux hôpitaux nous ont rapporté des résultats probants. Nous tenions à vous faire part de cette découverte et aimerions nous en inspirer pour notre future pratique.





Programme NAPE pour les étudiants

Parmi les nombreux projets pilotes qui nous ont été présentés depuis notre arrivée, le « Nursing unit for Academic and Practice Excellence » a été l’un de ceux que nous voulions présenter dans notre blog, afin de proposer une réflexion sur les formations singapouriennes et suisses. Ce projet concerne actuellement moins d’une centaine d’étudiants qui se voient proposer d’effectuer l’intégralité de leur formation pratique dans le même service. Un étudiant sélectionné pour un service de pédiatrie y retournera chaque été et ne découvrira les autres spécialisations que durant ses cours. Nous avons trouvé dommage pour nos collègues singapouriens de passer à côté des découvertes que nous avons eues durant notre formation et avons remarqué encore une fois la qualité de notre formation pratique. Bien que nos interlocuteurs nous aient présenté les bénéfices pour les étudiants, à savoir la garantie d’avoir une place de stage et le perfectionnement dans le domaine sélectionné, nous restons quelque peu perplexes. Vivre des expériences en gériatrie, psychiatrie et santé communautaire en parallèle à l’intrahospitalier a pour nous beaucoup de sens et permet aux futurs professionnels que nous sommes de développer différentes compétences et d’avoir une vision englobant divers aspects de la prise en charge. Cependant, la réalité est que les places de stages se font rares et que les étudiants en soins infirmiers de plus en plus nombreux. Cela concernant déjà certains de nos collègues Assistants en Soins et Santé Communautaire, nous avons pris conscience que la pluralité de nos expériences ne sera peut-être plus possible pour nos successeurs dans les années à venir.


Soins palliatifs

Sara étant actuellement en stage en soins palliatifs, nous avons pu développer ce point avec nos interlocuteurs. Singapour, connue pour ses nombreux règlements, ne déroge pas à la règle dans ce domaine. Un protocole strict entre en vigueur dès que le pronostic du patient est engagé. Une réunion a lieu avec la famille pour présenter le cas, les interventions mises en place et les réactions du patient, suite à laquelle ils doivent décider si la thérapie reste curative ou passe en palliative. Ce choix repose entièrement sur les membres de la famille et ne prend pas en considération les souhaits du personnel soignant ni même du patient. Dans la culture orientale, l’individu n’existe pas en tant que tel mais en tant que partie d’un tout, ce qui rend ce procédé acceptable pour un Singapourien et très difficile à entendre pour un étudiant suisse ! Un long débat a suivi, mêlant choc des cultures à la nouvelle législation suisse de janvier 2013. Avec cette loi de santé publique, le poids de la prise de décision par les proches amène des enjeux nouveaux dans le suivi des patients en situation palliative. 

Quant à Marion, dans le cadre de son travail de Bachelor, elle s’intéresse à la prise en charge interculturelle des patients en fin de vie. En effet, le suivi d’un patient en fin de vie de culture asiatique en Suisse peut questionner la pratique infirmière, notamment au travers du concept d’autonomie et du droit à l’auto-détermination.